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Alimentation, santé globale

Martin Beaumont, les petits secrets du microbiote

Prix Espoir scientifique

Publié le 28 novembre 2023

médaillon photo Martin Beaumont

Toujours avancer. Que ce soit pour ses travaux de recherche ou pour aller courir des trails, Martin Beaumont ne s’arrête jamais. Au labo, ce qui l’anime c’est l’envie de comprendre les mécanismes biologiques qui régissent le vivant. Son objet d’étude : le microbiote. Contre toute attente, il n’est pas microbiologiste ; lui, il s’intéresse aux aspects physiologiques du système digestif en lien avec le microbiote.
« Depuis 20 ans, les méthodes de métagénomique ont révolutionné les connaissances sur le microbiote, on sait maintenant de quoi il est composé ainsi que les liens entre microbiote et certaines pathologies. Mais finalement on ne sait pas vraiment comment tout cela fonctionne, et c’est ce que j’explore. »

L’influence du microbiote sur le développement de la barrière intestinale

Le sevrage, une étape clé pour le microbiote intestinal

En 2018, Martin est recruté à INRAE en tant que chercheur pour comprendre le microbiote des animaux d’élevage – le lapin et le porc – lors de la transition alimentaire du sevrage. Son hypothèse : le changement de composition du microbiote à cette période clé influe sur la maturation de l’intestin, et en particulier sur le développement de la barrière intestinale. À l’origine de ce phénomène, de petites molécules, des métabolites, sécrétées par les microorganismes qui composent le microbiote. Renforcer la barrière intestinale des animaux d’élevage est un enjeu fort car c’est un moyen de limiter l’utilisation d’antibiotiques, en particulier chez les jeunes animaux sujets à de nombreux troubles digestifs. 

 

LE MICROBIOTE N'A PAS FINI DE NOUS ETONNER !

De découvertes en découvertes, le microbiote se dévoile... mais il reste encore tant de choses à découvrir, notamment les effets des métabolites sécrétés par les bactéries du microbiote sur l'intestin et les autres organes. C'est ce qu'explore Martin Beaumont, jeune chercheur à INRAE de Toulouse, grâce à un modèle expérimental novateur : les organoïdes.
Grand entretien avec Martin Beaumont

Des organoïdes pour mimer le fonctionnement de l’intestin

Des métabolites à étudier, il y en a des milliers. De quoi décourager Martin ? Absolument pas ! Pour mener ses recherches, il utilise des organoïdes, des cultures cellulaires auto-organisées issues de cellules souches reproduisant en partie la complexité et certaines fonctions de l’intestin. Cette biotechnologie permet de tester l’effet de nombreux métabolites sans avoir recours à l’expérimentation animale. Lorsqu’un métabolite qui a un effet positif sur la barrière intestinale est identifié in vitro, ses effets sont alors validés sur les animaux. « Mon équipe a été la première à créer des organoïdes d’intestin de lapin, on va pouvoir tester beaucoup d’hypothèses ! » Oui, parce que Martin ne s’arrête jamais… Sauf lorsque le gong retentit dans les couloirs du labo, signal pour se retrouver à la pause-café, souvent accompagnée de gâteaux faits maison. L’histoire ne dit pas si cela est bon pour le microbiote mais ça l’est assurément pour la cohésion d’équipe !

 

MINI-CV

34 ans 

  • Parcours

    Depuis 2018 : Chargé de recherche à l’unité Génétique, physiologie et systèmes d'élevage (GenPhyse), INRAE Toulouse
    2017 : Postdoctorat Métabolisme et nutrition au Louvain drug research institute à Bruxelles 

  • Formation
    2016 : Thèse en nutrition à l’université Paris Saclay-AgroParisTech, Paris
    2013 : Ingénieur agronome à AgroCampus Ouest à Rennes

  • Distinctions
    2023 : Laurier Espoir scientifique INRAE

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