Des infrastructures de recherche ouvertes et connectées

Les Infrastructures de recherche (IR) d’INRAE offrent aux communautés scientifiques des services de production et de gestion des données, de développement technologique, de formation et d’innovation. Elles portent des enjeux majeurs au regard des services offerts mais aussi de l’ampleur des ressources qui leur sont dédiées : un tiers du budget global d’INRA et 1865 ETP en 2019.
Pour INRAE, ces IR sont des éléments stratégiques majeurs d’une programmation interne mais aussi conjointe, nationale et européenne.

Les IR offrent des services dans un grand nombre de domaines

Les Infrastructures de recherche (IR) sont des dispositifs de grande taille qui offrent des services de haut niveau aux communautés scientifiques, publiques comme privées, en recherchant l‘innovation et le développement de méthodes originales aux fronts de la science et des technologies. Elles assurent aussi une mission de diffusion des données acquises et une formation sur les technologies.

Les IR d’INRAE couvrent les grands champs thématiques de l’Institut : Environnement, Forêts & territoires, Agriculture, Alimentation & santé humaine, Bioéconomie, et offrent dans ces domaines des services qui vont de l’échelle moléculaire à l’échelle de la biocénose, par exemple : génomique, production d’enzymes, étude des propriétés des aliments et agromatériaux, phénotypage des plantes et expérimentation agronomique, jusqu’à l’observation des écosystèmes et du système Terre par des données satellites.

VOIR LES IR d'INRAE

Schéma IR nationales impliquant INRAE-juin 2022

INRAE articule son dispositif d’IR avec les dynamiques nationales et européennes. La plupart des IR d’INRAE sont des composantes d’IR nationales, ou ont vocation à les rejoindre ou à en initier d’autres. Les IR nationales associent plusieurs établissements de recherche et sont coordonnées par les alliances nationales (AllEnvi, Aviesan, Athena, Ancre). INRAE est le coordinateur de six de ces IR nationales. Certaines IR nationales sont-elles même en lien avec des IR d’envergure européenne.

Les IR regroupent une mosaïque d’installations de taille et de fonctions différentes

Les IR sont des dispositifs « distribués », c’est-à-dire multi-sites et sont composés d’installations de différentes natures :

  • Unités et installations expérimentales (UE et IE) : expérimentation et recherche agronomique
  • Centres de ressources biologiques (CRB) ou collections
  • Observatoires de recherche en environnement (ORE), souvent regroupés eux-mêmes en réseaux (SOERE)
  • Plateformes analytiques (PFA) permettant l’acquisition de données à haut débit, ainsi que leur traitement par la bioinformatique. Ces plateformes analytiques sont spécialisées dans les domaines de l’imagerie, de la chimie analytique, du phénotypage et des disciplines en « -omiques » (génomique, transcriptomique, protéomique, métabolomique)
  • Plateformes de recherche technologiques spécialisées dans des technologies de pointe : biotechnologies industrielles, développement de bioressources, de bioprocédés, robotique

Historiquement, les premières installations à INRAE étaient des unités expérimentales dédiées à l’expérimentation agronomique. Elles ont progressivement diversifié leurs activités, d’une part en les élargissant à l’observation des écosystèmes, d’autre part en les spécialisant au niveau moléculaire grâce à l’explosion de la génomique et de l’imagerie.

Actuellement INRAE compte environ 200 dispositifs appartenant à l’une ou l’autre de ces catégories, et en a labellisé 65 en ISC (Installations scientifiques collectives) par une procédure interne. Les IR sont majoritairement constituées d’ISC. Certaines ISC sont aussi labellisées au niveau national par le GIS IBISA (Infrastructures en Biologie Sante et Agronomie). C’est le cas de la plupart des plateformes analytiques et des CRB d’INRAE.

Voir l’ensemble des ISC d’INRAE 

Une e-infrastructure en projet

Dans le futur, une e-infrastructure fédérative sera mise en place avec pour vocation de contribuer à l’IR nationale Data Terra, le « Pôle de données et services pour le système Terre ». L’objectif est d’insérer les données agronomiques et alimentaires dans des approches scientifiques pour mieux comprendre le fonctionnement des agroécosystèmes, et plus globalement du « système Terre ». Cette e-infrastructure contribuera également à faire le lien avec la santé de l’homme, individuelle ou publique : santé nutritionnelle, toxicologie et écotoxicologie, zoonoses, …

Accès aux ISC et aux IR : une démarche d’Open Science

Les ISC et IR d’INRAE sont ouvertes à toutes les unités de recherche de l’Institut ainsi qu’à tout acteur de la recherche publique ou privée.

Une charte interne définit le fonctionnement et les critères d’accessibilité des ISC et IR et met l’accent sur plusieurs grands principes : ouverture, partage, transparence, accès aux données, soutenabilité économique, conformité aux réglementations.

charte_ir.pdf pdf - 255.08 KB

Dans un contexte de développement de l’Open science, les IR forment ainsi la base d’un espace numérique européen ouvert. Certaines IR ont mis en place des services innovants de gestion de données reconnus en Europe. Par ailleurs, l’identification des IR via des DOI (Digital Object Identifier) permet de les citer dans toute publication scientifique ayant eu recours aux données, matériels, etc. qu’elles proposent. Ces citations permettent d’ores et déjà de mesurer leur forte contribution à l’élaboration des connaissances.

Un livre blanc pour les IR dans le domaine du système Terre et de l’environnement

Du panorama aux recommandations

  Un livre blanc coordonné par l’Alliance nationale de recherche pour l’environnement (AllEnvi) présente et analyse les infrastructures nationales de recherche dans le domaine des sciences du système Terre et de l’environnement. La vision stratégique d’Allenvi se traduit par 21 recommandations pour répondre aux enjeux scientifiques à l’horizon 2030, tels que les posent les Objectifs du développement durable (ODD) de l’ONU.

  Ce livre blanc est issu d’une réflexion inter-organismes conduite depuis 2018 par le groupe transversal « Infrastructures » d’AllEnvi, à l’initiative de Philippe Mauguin, PDG d’INRAE et vice-président d’AllEnvi en charge des infrastructures, systèmes d’observation, services d’information environnementale et climatique.

  Pour Philippe Mauguin en effet : « Les infrastructures de recherche ne peuvent se concevoir sans une vision d’ouverture et de partage, au niveau national et international, pour couvrir des milieux aussi divers que les océans, l’atmosphère, les surfaces continentales et la Terre profonde. »

Livre-blanc-Allenvi-Infrastructures-de-recherche.pdf pdf - 5.41 MB