Biodiversité 2 min

A l’écoute du sol, des bruits des vers de terre à ceux des racines de plantes

COMMUNIQUE DE PRESSE - Le sol, un système vivant au cœur duquel grouillent une faune et une flore diversifiées qui contribuent à la structure du milieu qui les abrite. Des chercheurs de l’Inra ont enregistré les émissions acoustiques des vers de terre en activité et des racines de plantes en croissance, mettant en évidence l’intérêt de cette technique pour suivre des processus biophysiques au cœur de la matière. Ces travaux sont publiés le 6 juillet 2018 dans la revue Scientific Reports.

Publié le 06 juillet 2018

illustration A l’écoute du sol, des bruits des vers de terre à ceux des racines de plantes
© INRAE, Marine Lacoste

Couche superficielle de la croûte terrestre, le sol résulte de la transformation de la roche mère enrichie par des apports organiques à la faveur de processus liés à l’eau, à l’air ou encore aux organismes vivants qu’il héberge. Ces derniers concourent à la vie du sol et à son bon fonctionnement agro-écologique au service de la production agricole et de l’environnement.

Laissant à d’autres cornets acoustiques et stéthoscopes au profit de techniques modernes d’enregistrement acoustique et d’imagerie, les chercheurs de l’Inra et leurs collègues suisses ont ausculté le sol dans la perspective de suivre l’évolution de sa structure, à l’écoute des sons émis par les vers de terre en activité et les racines de plantes en croissance.

Les scientifiques ont mis en évidence que les émissions acoustiques causées par l’activité des vers de terre sont essentiellement liées au creusement de nouvelles galeries.  En effet, au cours de l’expérimentation, ces émissions s‘amplifient pendant les quatre premiers jours tandis que les vers de terre creusent leurs galeries durant les trois premiers jours. Ces émissions se stabilisent ensuite même si les déplacements des vers de terre, qui profitent des galeries nouvellement creusées, augmentent d’abord lentement puis s’accélèrent.

De même, les scientifiques ont montré que le développement des racines de maïs génère des émissions acoustiques. Relativement faibles durant les cinq premiers jours de l’expérimentation, elles augmentent puis se stabilisent à partir de la deuxième semaine. De nombreuses racines se développent dès le deuxième jour, atteignant 1,26 m de longueur au terme de la deuxième semaine. Ce plateau correspond avec la réduction des enregistrements acoustiques, suggérant plus globalement un lien entre les émissions acoustiques et la croissance des racines – le léger décalage pouvant être dû au positionnement des capteurs acoustiques dans la cellule de sol.

Ces travaux révèlent l’intérêt d’enregistrer les émissions acoustiques associées à des processus biophysiques qui contribuent à la structure du sol. Ils ouvrent des perspectives intéressantes pour suivre des processus difficilement observables, identifier les conditions qui leur sont ou non favorables et plus généralement, les gérer, suggérant à terme des applications in situ.

Au cœur de la technique

En laboratoire, les scientifiques ont suivi

  • l’activité de vers de terre de la famille des Lumbricidae, Octolasiun cyaneum, dans des cellules en verre  (hauteur 25 cm, largeur 8 cm, épaisseur 0,8 cm) contenant un sol limoneux, sur une période de 7 jours ;
  • la croissance des racines de graines germées de maïs, Zea mays, dans des cellules en verre (hauteur 27 cm, largeur 27 cm, épaisseur 1,2 cm) ou des colonnes en plastique (hauteur 20 cm, largeur 15 cm, épaisseur 15 cm) contenant un sol sableux, sur des périodes allant jusqu’à 19 jours.  

Ces dispositifs, maintenus à 13°C pour les premiers et 20°C pour les seconds, étaient équipés de capteurs acoustiques et d’appareils photographiques.

En savoir plus

TPMP : une plateforme unique pour comprendre les interactions plantes-environnement

Unique en France de par sa configuration, la plateforme TPMP (Toulouse Plant Microbe Phenotyping / Phénotypages Plantes et Microorganismes) vise à comprendre et prédire l'adaptation des plantes en interactions avec leur environnement biotique, aux changements globaux. Cette plateforme du Laboratoire Interactions Plantes Microorganismes permet de répondre à une forte demande de phénotypage (observation de l'ensemble des caractères d'un organisme) à haut débit.

18 mars 2020

Agroécologie

Septoriose du blé : clonage et caractérisation du premier gène de résistance à Zymoseptoria tritici

COMMUNIQUE DE PRESSE - L’utilisation de variétés de blés améliorées pour leur résistance au champignon Zymoseptoria tritici responsable de la septoriose contribue largement à la lutte contre cette maladie. Pour la première fois, des chercheurs de l’Inra ont identifié et caractérisé chez le blé un gène de résistance à cette maladie. Ces travaux, publiés le 12 février 2018, dans la revue Nature Genetics, ouvrent de nouvelles perspectives de lutte durable contre la septoriose.

19 mars 2020

Agroécologie

Stella Césari, une jeune chercheuse récompensée pour son travail en science du végétal

Stella Césari, jeune chercheuse de l’Unité Mixte de Recherche de Biologie et Génétique des Interactions Plante-parasite (BGPI) de Montpellier reçoit la « New Phytologist Tansley Medal for Excellence in plant science 2017 ». La revue scientifique New Phytologist lui a décerné le 8 mars 2018 cette récompense pour ses travaux de recherche sur l’étude des récepteurs immunitaires intracellulaires des plantes et pour sa contribution à la découverte de domaines « leurres intégrés » dans des récepteurs immunitaires de plantes.

04 février 2020