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Covid 19 : des probiotiques de nouvelle génération pour lutter contre le virus

Les scientifiques INRAE, en collaboration avec l’Anses, ont obtenu de premiers résultats prometteurs sur l’utilisation de bactéries probiotiques de nouvelle génération contre les atteintes de la Covid-19.

Publié le 18 octobre 2021

illustration Covid 19 : des probiotiques de nouvelle génération pour lutter contre le virus
© INRAE

La Covid-19 entraine un déséquilibre du microbiote chez les patients atteints

Les premiers rapports provenant de Wuhan (Chine) décrivaient des symptômes gastro-intestinaux chez 2 à 10 % des patients infectés au SARS-CoV-2 mais des études plus récentes ont montré que cette proportion pouvait atteindre 20 %. Une des principales sources de contagion du SARS-CoV-2 sont les microgouttelettes dans l’air que nous respirons et que nous avalons. Néanmoins, il a été montré que le virus SARS-CoV-2 peut survivre dans le tube digestif, alors même qu’il n’est plus détecté au niveau de l’appareil respiratoire, ce qui suggère que le tube digestif serait un site pour la réplication et l’activité du virus. Des analyses du microbiote intestinal de patients atteints de la Covid-19 montrent une dysbiose, c’est-à-dire un déséquilibre du microbiote, qui se caractérise par une baisse des bactéries ayant une activité anti-inflammatoire, baisse d’autant plus importante que la forme de la Covid-19 est grave.

Rétablir l’équilibre du microbiote

Des probiotiques de nouvelle génération

Une équipe de recherche d’INRAE, en collaboration avec l’Anses, travaille actuellement sur une stratégie pour combattre l’inflammation intestinale et rétablir l’équilibre du microbiote par l’administration de probiotiques de nouvelle génération chez des animaux infectés au SARS-CoV-2. « Depuis de nombreuses années, notre laboratoire met au point des stratégies de prévention et de thérapeutique basées sur des bactéries probiotiques de nouvelle génération (voir encadré) pour lutter contre l’inflammatoire intestinale. L’idée est d’évaluer si elles ne pourraient pas être utilisées en complément chez les patients Covid pour éviter les atteintes intestinales et contribuer à décharger les hôpitaux » explique Philippe Langella.

Pour cela, ils suivent l’évolution du poids des animaux et de la charge virale dans les poumons suite à l’infection au SARS-CoV-2. Les premiers résultats montrent que l’administration de ces probiotiques par voie orale induit une baisse significative de la charge virale dans les poumons. « Nous testons aujourd’hui cette stratégie dans une autre modèle pré-clinique afin de déterminer le mécanisme d’action de ces probiotiques et si nos premiers résultats sont confirmés, nous allons rechercher des partenariats pour tester cette stratégie chez l’Homme » ajoute Jean-Marc Chatel.

Une demande de brevet a été déposée conjointement sur cette innovation par INRAE, Anses, AgroParisTech, l’AP-HP et Sorbonne Université.

LE MICROBIOTE INTESTINAL, ACTEUR PRIMORDIAL DE NOTRE SANTE

Le microbiote intestinal désigne l’ensemble des microorganismes de notre tube digestif. Ces dernières années, de nombreuses études ont été effectuées afin de mieux comprendre son rôle dans la santé humaine. Il a été montré qu’une diminution de la diversité bactérienne du microbiote intestinal, marqueur de dysbiose, était associée à des problèmes de santé à court et long terme, tels que les maladies immunitaires, les maladies chroniques inflammatoires de l’intestin, les allergies, les diabètes (type 1 et 2), l’obésité, l’autisme, le cancer colorectal, la cirrhose (Valdes et al., 2018).

Un microbiote diversifié aide le système immunitaire à nous protéger contre les infections. Il est favorisé par une alimentation incluant des fibres, une variété d’aliments, des probiotiques… On considère également le microbiote intestinal comme source potentielle de probiotiques de nouvelle génération qui constituent de nouveaux outils préventifs et thérapeutiques pour la santé humaine et animale.

LES PROBIOTIQUES DE NOUVELLE GENERATION

Les probiotiques de nouvelles génération (ou NGP) sont issus du microbiote intestinal. Les anciennes générations étaient, pour la plupart, issues des produits alimentaires fermentés.

 

 

 

Service Presse INRAE

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Ces travaux, qui visent la conception d’un candidat vaccin à base de protéines virales administrable par voie nasale, s’accélèrent. En effet, les tests pré-cliniques menés en laboratoire démontrent l’efficacité du vaccin candidat après deux immunisations par voie nasale espacées de 3 semaines, tant en termes de réponse immunitaire que de neutralisation précoce du virus original et de ses variants, bloquant tout risque de contamination par un individu vacciné. Pour obtenir ces résultats, l’équipe s’est appuyée sur un consortium formé du groupe pharmaceutique Recipharm, du Bio3 institute Université de Tours – Groupe IMT et de la biotech Vaxinano, soutenue par un financement ANR, Région Centre-Val de Loire*, Université de Tours et INRAE.
Ces résultats très positifs permettront de démarrer dès l’automne 2021 la phase de développement et de production des lots de vaccins en vue d’un passage en phase clinique en 2022, pour une mise sur le marché en 2023.

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